L’indifférence face aux violences et l’extrémisme des politiques risque de plonger la Nation dans le chaos

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La violence est l’ennémi du progrès économique et social et de la démocratie. Chaque Guinéen , en sa manière, doit œuvrer pour le rétablissement de la paix et de la cohésion sociale, gaz de tout véritable développement.
Les propos violents véhiculés par les différents militants et sympathisants des deux principaux partis ( RPG et UFDG) avant la proclamation des résultats provisoires par la CENI sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, reflètent exactement les séquelles de l’ethno-stratégie utilisée par nos politiques dans la conquête du pouvoir. Et le peuple n’a pratiquement pas d’intérêts dans ces discours de violences en concrétisation à quelques endroits du pays. Déjà, de nombreux jeunes animés par le désir ardent de voir leur candidat se maintenir ou de monter au pouvoir ont perdu leurs vies et les dégâts matériels importants sont enregistrés.
MM. Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, vous, les présumés cerveaux des violences en cours, il vous est un devoir d’appeler vos militants et sympathisants au calme et à la retenue et de mettre les intérêts du peuple au dessus de vos partis politiques. Vous les leaders religieux et la société civile, devez également cesser de jouer de l’indifférence pour continuer à jouer vos rôles d’information, de sensibilisation, d’éducation et de contre-poids pour éviter le pire dans notre chère Guinée.
Si c’est incontestablement vrai que tout ce que nous vivons aujourd’hui sont les conséquences de nos choix politiques et économiques, l’avenir de notre Nation peut aussi sûrement en dépendre dans cette période particulièrement sensible, conflictuelle.
Pour ne pas être pris en piège tôt ou tard par l’histoire, il est grand temps pour chaque leader d’opinion, politique ou non, en compétition à cette élection présidentielle ou non, de réfléchir mûrement et d’agir consciencieusement pour éviter une scalade de violénces.
Comme on le dit plus souvent, l’Homme ne saurait apprécier la valeur d’une chose que lorqu’il l’a perdue. Alors, pour ne pas se mordre les doigts demain à cause de nos décisions et choix d’aujourd’hui, j’invite chaque citoyen, se souvenant aux conséquences dévastatrices de la guerre civile au Libéria, en Sierra Leone et au Rwanda de privilégier la paix, l’unité nation et la cohésion sociale.
N’est-ce pas une honte pour nous fils dignes de Guinée de voir notre Nation qui a triomphalement choisi son destin en votant NON au référendum du 28 septembre 1958 plongée dans une crise post-électorale sans précédent, symbole de division ?
Réclamer notre liberté et dignité à été et demeure toujours un droit mais l’assumer face à l’histoire et au peuple du monde est un devoir que nous sommes appelés à réaliser maintenant non pas par la violence mais plutôt par le dialogue franc et sincère avant, pendant et après la proclamation des résultats provisoires par la CENI et définitifs par la cour constitutionnelle.
Un village, une ville ou un pays qui n’a été construit par la paix et la compréhension mutuelle ne sera plus jamais bâti par les armes. A chaque camp de comprendre que dans une véritable démocratie on obtient plus en concédant qu’en s’opposant par des armes.
La Guinée est notre toit qui abrite notre famille, la population. Nous ne devons pas la voir prendre feu et la laisser consumer.
Étant croyants, nous devons comprendre que Dieu observe tout ce que nous faisons et chacun repondra de ses actes un jour devant le Tout-puissant Allah, le Juge Suprême.

Ousmane CONDÉ, journaliste indépendant