L’UFDG serait-elle victime de sa puissance? ( Lamine Barry)

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L’Union Des Forces Démocratiques de Guinée est à nouveau au cœur des critiques les plus acerbes venant de ses  » alliés ». Ces derniers ne manquent aucune occasion pour tirer á boulet rouge sur la formation politique dirigée par Cellou Dalein Diallo. Parti dans lequel règne l’esprit d’égocentrisme pour les uns, un parti ethnique pour les autres. Ces critiques prennent une autre tournure quand il est question de se partager le «butin». Le partge du gateau a toujours posé problème et posera toujours problème au sein d’une opposition marquée par des nombreux et insignifiants partis politiques dont les rangs sont tellement dégarnis qu’ils peuvent tenir leur assemblée générale dans un taxi si assemblée générale il y a en a chez eux. J’en doute d’ailleurs très fort. Ils veulent avoir leur part de butin quand bien même ils n’ont pas participé aux efforts de guerre. Le cas actuel, les démembrements de la CENI est la parfaite illustration. Ils constituent apparemment le point de friction entre les partis d’opposition, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, qui a provoqué une avalanche de réactions surtout chez les micropartis. Que le PEDN, le BL se peignent c’est compréhensible dans une large mesure car de toutes les façons, ils ont participé aux dernières élections nationales( législatives de 2013 et présidentielles de 2010 et 2015), même si le BL n’a pris part qu’à la présidentielle de 2015 mais avec un score honorable pour un parti qui venait de  voir le jour. Mais que dire de ces partis qui n’ont jamais pris part aux grandes joutes électorales du pays, des partis qu’on qualifierait de Canard boiteux qui dans leur logique des arguments massues veulent coûte que coûte avoir une chose qui ne leur appartient pas et ce, avec une arrogance extraordinaire. La loi vous dit seuls les partis politiques ayant pris part aux trois dernières élections nationales ont le droit de mandater leurs représentants au sein des démembrements de la CENI. On peut contester voir même changer cette loi que d’aucuns qualifieront de marginale. C’est normal. Mais quand on est républicain on doit respecter la loi même si celle-ci ne nous arrange pas. On ne peut pas vouloir une chose et renoncer á ses principes. Soit on est républicain soit on ne l’est pas. Un point c’est tout.

 Aujourd’hui on a l’impression que l’UFDG est devenue le cauchemar des « petits » partis. S’ils ne gagnent pas c’est la faute á ce parti, s’ils ne gagnent pas de militants là aussi c’est la faute á ce parti. Trop fort pour ne leur laisser aucune marge de manœuvre. ils ne veulent pas voler de leurs propres ailes. Ils veulent souvent s’abriter derrière « le grand Baobab » comme l’indique son logo. Ils oublient sans doute qu’en politique il n’y a pas de cadeau. Même si moi j’estime que l’UFDG doit manager ces canards boiteux. Apparemment le parti de Cellou Dalein Diallo est victime de sa puissance. Qui des partis d’opposition n’aimerait pas être á la place de l’UFDG pour avoir plus de représentants á l’Assemblée nationale, plus de représentants á la CENI, plus de représentants aux démembrements de l’institution électorale.

Dans un pays où il est plus commode de s’adresser aux passions des hommes qu’à leur raison, je préfère marcher sur les œufs. A bon entendeur salut.
Mamadou Lamine Barry, journaliste et analyste politique

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