Les dessous des ambitions politiques en Guinée ( par Ousmane Condé)

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Chaque fois, j’entends les acteurs politiques parler du peuple et à son nom quand il s’agit d’une prise de décision dans le pays. Quand nous les écoutons, nous croyons qu’ils nous aiment, nous écoutent, nous défendent et nous obéissent. Mais quand nous les observons dans leurs conditions de vie et analysons soigneusement les actes qu’ils posent, nous finissons par comprendre qu’ils sont des simples manipulateurs, des pilleurs qui se querellent nuit et jour pour sauver leurs intérêts personnels.
Qu’ont-ils à gagner ou à perdre dans la bataille liée à la mise à point d’une nouvelle constitution parce que je ne parlerai plus de celui du peuple?
Pour le locataire du palais présidentiel et son staff, c’est de se perpétuer au pouvoir, conserver les postes, s’enrichir davantage et donner une meilleure éducation à leurs enfants pour continuer à nous gouverner dans l’avenir.
Pour le FNDC, c’est de barrer la route à celui qui a promis le peuple d’être le Mandela du pays, conquérir le pouvoir, chercher à s’octroyer plus tard des postes de responsabilité et faire régner leur volonté comme l’ont fait leurs prédécesseurs.
Continuons à nous poser des questions ? Les cerveaux de la protestation contre la volonté affichée du président à doter la Guinée d’une nouvelle constitution pour avoir un nouveau mandant et ceux de la répression contre des manifestants sont-ils en ce moment dans la mêlée? Avons-nous entendu un jour qu’un de leur a perdu la vie dans de telle circonstance ?
Ni l’un d’eux, ni l’un de leurs enfants ne perd la vie dans les protestations qu’ils espèrent être la solution aux problèmes posés. Ils restent à leurs domiciles pour apprendre les nouvelles de la cité. Et, suite à chaque journée de manifestation, les protagonistes, quelque soit le bain de sang, se réjouissent soit du suivi du mot d’ordre de grève par des manifestants sur l’ensemble du territoire, soit le fait que les forces de l’ordre les aient réprimés, les aient mis à l’échec.
Les pauvres citoyens qui meurent dans des circonstances tragiques, sont récompensés par l’oublie. Les enquêtes sérieuses pour arrêter, juger et condamner les auteurs et les commanditaires ne sont point menées ; seulement quand il s’agit d’une tentative de coup d’Etat comme celle de 2011, on observe la célérité de la justice.
Quelle injustice ! Avec des pertes en vie humaine et des blessés graves enregistrés, des rues jonchées de pneus brûlés et de pierres, des véhicules et postes d’appui incendiés, des boutiques et maisons saccagées, qu’est-ce que gagne le peule ?
Absolument rien. Les responsables politiques qui ont pour rôle d’informer, d’éduquer et de sensibiliser les militants et sympathisants par rapport aux actions de développement du pays, comme ils leur manquent la culture d’alternance politique et de la paix, doivent donc, à leur tour, être informés, éduqués et sensibilisés pour leur donner une nouvelle ambition politique qui est la défense de l’intérêt du peuple sans violence.
Si nous désirons avancer, nous devons avoir cet esprit de paix, car sans cette réelle volonté de sauvegarder l’intérêt public par la voie pacifique, pas de développement.

Par Ousmane Condé, diplômé en journalisme

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