Justice : la cinglante réplique des magistrats au ministre de la sécurité

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Dans une sortie médiatique la semaine dernière chez nos confrères d’Espace FM, le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Alpha Ibrahima Keira, a accusé les magistrats de « libérer les prisonniers que les policiers arrêtent ». Une sortie qui a eu le don d’irriter la colère des magistrats qui l’ont fait savoir ce lundi lors d’une assemblée générale ténue à Conakry.

Le président de l’Association des magistrats de Guinée, Mohamed Aly Thiam, a d’abord rappelé au ministre Keira que la Guinée est un Etat de droit où la présomption d’innocence doit être respectée avant de déplorer sa sortie. « La présomption d’innocence est une règle fondamentale de notre système constitutionnel. Nous ne pouvons pas l’ignorer. C’est une manière de mettre nos relations avec les services de police en mal. Cela ne doit pas venir d’une autorité gouvernementale. Que les policiers s’en plaignent, nous avons le droit de nous asseoir avec eux pour en parler puisqu’il s’agit des relations de collaboration. Mais le ministre de la Sécurité et de la protection civile ne peut pas monter au créneau pour tenir de tels propos qui mettent notre sécurité en danger, parce que c’est une incitation des citoyens à la révolte et à la violence contre les magistrats. Nous ne demandons pas des excuses au ministre, nous demandons que cela cesse ».

Par ailleurs, les magistrats ont invité les avocats qui ont décidé de boycotter les audiences à la Cour d’Appel de Conakry suite à la prestation de 11 nouveaux avocats de reprendre le travail car pour eux les magistrats et les avocats travaillent pour le peuple.

«Quand un avocat ou un magistrat décide de boycotter les audiences de justice, c’est contre les intérêts des citoyens, c’est contre les intérêts des justiciables qui se sont adressés à eux pour faire valoir leurs droits. Nous ne sommes pas d’accord avec eux, nous pensons que nous devons nous assoir pour se dire certaines vérités pour que cela n’arrive pas, parce qu’il y a d’abord l’intérêt des citoyens et ensuite ça paralyse l’Etat ».

A. Kourouma

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